Le confinement est terminé mais les compétitions sportives ne reprendront pas. Après l’AS Cesson Volley, gros plan sur le Lamballe FC (R1) entraîné par Nicolas Laspalles. Le président, Franck Ganne, est confiant pour la saison prochaine et l’avenir du club.
Comment se retrouve-t-on à la tête d’un club de football ? Vous êtes co-président du Lamballe FC depuis 2019 et salarié par ailleurs d’un grand groupe industriel, l’emploi du temps n’est pas trop chargé ?
Franck Ganne : Il faut articuler vie privée, vie professionnelle et vie associative. Je passe 90% du mon temps hors de France, j’avais besoin de me reconnecter au local. Je suis natif de Lamballe et j’y ai découvert un club énorme. J’avais été joueur mais jamais dirigeant.
Je suis motivé et j’ai eu envie de m’investir car on a des passerelles générationnelles au sein du club. On couvre une population très large et on se doit d’accompagner cette population grâce au football. Mes enfants m’ont même donné envie de remettre les crampons.
Le club est resté actif pendant le confinement ?
Confiné ne voulait pas dire isolé. On a été otage du coronavirus, oui, mais pas impuissant. Nous avons maintenu le contact entre les éducateurs et les joueurs, c’était important. Nous avons aussi continué à animer nos réseaux sociaux, à proposer du contenu, des animations. Nos salariés étaient en activité partielle, forcément. Le dernier volet était autour de la détection de bénévoles. Nous avons 500 licenciés au Lamballe FC, cela veut dire près de 2 000 personnes qui gravitent autour du club, il faut aller chercher parmi ces soutiens.
Avec l’interruption du championnat, le club a été une nouvelle fois privé de l’accession en Nationale 3. Avez-vous envisagé un recours ?
Il y a eu une période de flottement et d’hésitation. Nous terminons en 3ème position, à un point du deuxième, c’est rageant. On avait espéré que les compteurs seraient bloqués à mi championnat, ce qui changeait la donne pour nous. C’était du nombrilisme. Est-ce qu’il fallait porter un recours ? Est-ce qu’on était totalement prêt à monter cette année ? On a pris acte, il faut se faire une raison et avancer. Notre situation financière sera à l’équilibre fin juin, ce qui est révélateur de notre bonne gestion. Il faut aller de l’avant maintenant, nous sommes pro actifs. La reprise du championnat devrait avoir lieu au mois d’octobre.
Toute notre organisation est nouvelle, c’est là que Sport Value nous a d’ailleurs beaucoup aidé. A remettre à plat la situation, à faire émerger de nouvelles idées, notamment dans la recherche de sponsors.
Que vous a apporté Sport Value justement ?
Cela a été une sorte de moteur pour nous, vraiment. J’ai apprécié la personnalité de Guillaume Ragon, je veux le dire. Il a laissé une belle empreinte dans le club. Sport Value nous a aidé, avant le confinement, a changé de gouvernance et d’organisation. Le cabinet nous a proposé plein d’idées, par exemple autour du développement de notre valeur ajoutée grâce au football. Il reste quelque chose du passage de Guillaume.
Nous avons pu bénéficier de l’accompagnement de Sport Value grâce au DLA (Dispositif Local d’Accompagnement), qui est encore méconnu. J’encourage tous les clubs à s’y intéresser. Au niveau des retombées que cela peut apporter, le potentiel est grand.
On a beaucoup parlé du financement des clubs professionnels ces dernières semaines. Comment avez-vous observé ces polémiques ? La fédération vous a aidé ?
Tout le monde a été surpris. Du jour au lendemain, on s’est retrouvés confinés. Qu’on soit dans le football professionnel ou le football amateur, personne n’a simulé une fin anticipée de championnat. Je comprends qu’il y ait eu des réclamations de part et d’autre. Le seul regret, c’est le manque d’anticipation sur les impacts qu’une telle crise pouvait avoir sur un club.
On est dans le football amateur ici, nos joueurs ne sont pas payés. Jusqu’à présent, non, la FFF ne nous a pas aidé. Nous avons eu des aides, au coeur de la crise, de la part des finances publiques mais pas encore de la fédération. On parle d’une aide par licencié à partir du mois de juillet, à suivre donc.
Quels sont les grands projets pour la saison prochaine ?
Je pense qu’il ne faut pas être maladroit et vouloir aller trop vite. Il faut d’abord pérenniser notre organisation sportive, administrative et financière.
Le volet bien être doit être développé, cela me tient à cœur. Comment rapprocher les joueurs, les supporters, les entreprises ? De façon régulière, nous allons lancer des rendez-vous. C’est encore plus important après le confinement. Le club des supporters est notre premier sponsor, il faut réinstaller la confiance, redonner envie aux gens de revenir.
Il est difficile de recruter des bénévoles par exemple mais on y arrive. C’est pareil avec les sponsors, on y arrive. Nous sommes en train de créer une émulation à Lamballe. A l’avenir, nous aimerions créer des partenariats avec des clubs amateurs à l’étranger. Je regarde beaucoup ce qui se fait en Allemagne, on doit s’inspirer des bonnes pratiques.